Non violence et libération du Tibet par Sandhong Rimpoche

Publié le par lobsang sonam



Invité par Nicole Fontaine, présidente du Parlement Européen, le Dalaï-Lama plaidera une nouvelle fois, le 24 octobre prochain, la cause du Tibet et de son peuple devant les députés réunis en séance plénière. Alors que les armes parlent en Afghanistan, le chef spirituel des Tibétains prône toujours la voie du dialogue pacifique avec Pékin.
(extraits)


Sandhong Rimpoche est le Premier Ministre du gouvernement tibétain en exil.

La non-violence n'est pas l'attitude des lâches. Elle est en résonance avec notre nature humaine profonde, la nature de Bouddha en nous. "Les actions non-violentes sont celles d'un esprit rempli de compassion et les Tibétains doivent, vis-à-vis des Chinois, engendrer une compassion extrême. Mais ce n'est pas si facile..." reconnaît Samdhong Rinpotché, président du Parlement tibétain en exil, directeur de l'Institut des Hautes études tibétaines de Sarnath. Le Tibet dans son histoire, qui commence en 27 avant J.C., jusqu'en 1951, a toujours été une nation souveraine et indépendante, exception faite de 20 années d'occupation mongole au XIII siècle. Le peuple tibétain devrait donc jouir pleinement de son droit à l'autodétermination. Mais aujourd'hui ce droit est bafoué, il subit une occupation étrangère. Le Tibet est un pays totalement consacré à la préservation de valeurs spirituelles, depuis le VII siècle, date de l'introduction du bouddhisme. Venu de l'Inde, le bouddhisme a apporté les valeurs de la compassion, la bonté et l'amour, essence des enseignements bouddhistes


Avalokiteshvara, bodhisattva de la compassion infinie, incarne la compassion infinie, incarne la compassion de tous les Bouddhas envers tous les êtres sensibles. Or le Dalaï-Lama est vénéré comme l'incarnation, au plan terrestre, d'Avalokiteshvara. C'est donc la compassion que les Tibétains ont choisie comme chef de leur nation. Cela ne veut pas dire que les Tibétains seraient exempts de violence, de haine ou de cupidité. Les émotions négatives et la violence ont aussi fait partie de l'histoire de ce peuple qui avait choisi la compassion incarnée pour le guider. Et si le Tibet est aujourd'hui un pays occupé, la faute en revient aux Tibétains, à un mauvais karma qu'ils ont créé. La souffrance de ce peuple martyre est de nature karmique, de ce fait l'expérience en est inévitable. Les Chinois sont entrés au Tibet par la force, ils y font régner la répression et la torture. Toutes les souffrances, celles des Tibétains comme des Chinois, proviennent d'un karma de violence.



La solution à la violence ne peut être que la non-violence



Pourtant, on aurait tort de considérer ce qu'endurent actuellement les Tibétains comme un cas isolé et particulier. Il faut l'analyser à la lumière de ce qui se passe dans la lumière de ce qui se passe dans la communauté universelle que forme aujourd'hui l'humanité. Le problème tibétain se reproduit en effet à l'échelle planétaire et c'est le problème de l'humanité dans son ensemble. Or si l'on cherche à identifier la cause et la nature réelles du problème, on trouve la violence. Donc la solution à la violence ne peut être que dans son opposé, la non-violence. C'est un fait que lorsqu'une maison brûle, on n'éteint pas l'incendie en l'attisant, par exemple en versant de l'essence. Pour lutter contre le feu, on utilise le contraire du feu, on a recours à l'eau. De même, la violence ne peut être résolue que par la non-violence.



Sandhong Rinpotché

Publié dans Free Tibet

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