Quelques Notions sur le Bouddha Shakyamuni

Publié le par lobsang sonam

Bien que progressivement enjolivée par la légende, l'existence terrestre de celui qui devait devenir le Bouddha et répandre en Inde un enseignement toujours actuel, est connue dans ses traits essentiels.

Bouddha naquit à Kapilavastu, où régnait son père, chef de la tribu des Shâkya du clan de Gautama. Son prénom était Siddhârta «But atteint», mais on l'appela par la suite Shâkyamuni, le «Sage des Shâkya». Sa jeunesse fut celle d'un prince comblé; à seize ans, il épousa Yasodhana, qui lui donna un fils, Rahula.

Mais, tourmenté par le mystère d'une existence vouée à la maladie, à la vieillesse et à la mort, Siddhârta décida de partir à la recherche de la vérité et, à vingt-neuf ans (537), quitta en cachette son palais pour mener la vie d'un religieux errant.

La quête du Bouddha

Ayant suivi, sans obtenir le résultat espéré, les enseignements de deux maîtres du yoga, il résolut d'entreprendre sa propre quête à Uruvilva, en compagnie de cinq errants venus se joindre à lui. Pendant six ans, il se soumit à l'ascèse et aux exercices les plus rigoureux qui mirent sa vie en danger. Près de mourir, sans être parvenu à ses fins, il renonça aux mortifications. Scandalisés, ses compagnons le quittèrent.

Demeuré seul, Sâkyamuni s'assit en posture de lotus, sous un figuier sacré, à Bodh-Gayâ, et se concentra sur le mystère de la mort et de la renaissance dans le monde illusoire des apparences.

Au cours d'une nuit de 531, toutes ses précédentes existences lui revinrent en mémoire et le secret des naissances et des morts lui fut révélé: il comprit alors que, ayant rompu avec les aveuglements et les passions, il était définitivement libéré du cycle des renaissances. Sâkyamuni avait atteint l'Éveil suprême et parfait (bodhi en sanskrit), devenant ainsi un bouddha, un «Éveillé»

L'exposé de la doctrine

Après avoir douté que la vérité pût être transmise à d'autres hommes, le Bouddha rejoignit, dans le parc des Gazelles à Sarnath, près de Bénarès, ses cinq anciens compagnons. Il prononça devant eux le sermon de la «Roue du Dharma» (Loi universelle), où furent exposées pour la première fois les «Quatre Nobles Vérités», puis le Bouddha proclama le néant du moi, l'impersonnalité de tous les phénomènes. Il inaugurait ainsi un ministère public qui dura quarante-cinq ans (531-486 av. J.-C.). II parcouru alors le bassin du Gange, prêchant doctrine à tous, hommes et femmes, sans faire de distinctions de caste ou de sexe, réfutant ses adversaires et suscitant des vocations pour lesquelles il créa un nouvel ordre de moines mendiants (Bhiksus). Épuisé par l'âge et la fatigue, Sâkyamuni s'arrêta dans les bois d'Upavarta, près de Kushinagara. Là, couché entre deux arbres, il eut une longue série d'extases, avant de «s'éteindre, telle une flamme à qui manque l'huile», dans le parinirvâna.

Pour les bouddhistes, le parcours terrestre du Bouddha ne prend son sens que dans le contexte karmique des vies antérieures. À sa naissance, Sâkyamuni n'était encore qu'un futur bouddha, un bodhisattva, cela à la suite d'une lente progression à travers une multiplicité d'existences. D'autre part, bouddha est pour eux un terme générique: il a existé d'autres bouddhas avant le Bouddha historique, et il en viendra d'autres encore pour ranimer le Dharma et secourir les hommes.

L’enseignement de Bouddha

Sâkyamuni n'a laissé aucun écrit. Nous ne connaissons sa doctrine que par des textes très postérieurs, mais ceux-ci ne firent que consigner une longue tradition orale. Le Tripitaka, premier canon en langue pâli, aurait été établi par le III° concile de Pataliputra (245 av. J.-C.). Par la suite, le bouddhisme donna naissance à une littérature foisonnante qui témoigne d'un constant renouvellement et d'un approfondissement de la doctrine.

A l'origine, celle-ci se présente comme un remède et une solution au problème de la douleur, fondés sur un diagnostic de la condition humaine, et se résume dans l'énoncé des «Quatre Nobles Vérités ».

·         La « Vérité de la douleur »: tout est souffrance, malaise (duhkha), la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort, l'union avec ce que l'on déteste, la séparation d'avec ce que l'on aime, la non-obtention de ce que l'on désire-, car rien ne dure et les êtres sont soumis à une transmigration sans fin en fonction de leurs actes antérieurs (karma).

·         La « Vérité sur l'origine de la douleur » : l'existence est le produit du désir qui entraîne l'ignorance et agit à travers la «production conditionnée» en douze étapes, partant de l'aveuglement, producteur de formations karmiques, lesquelles engendrent la soif de sensations et par conséquent l'attachement à la vie, qui conduira à une renaissance et donc à de nouvelles souffrances, à une nouvelle mort.

·         La «Vérité sur la cessation de la douleur»: celle-ci ne peut être vaincue que par le total épuisement de la soif existentielle, qui conduit à l'extinction définitive, le nirvâna, fusion avec l'ordre cosmique, indicible béatitude éternelle.

·         La « Vérité sur la voie qui mène à la cessation de la douleur»: c'est à dire l'«octuple sentier» : foi pure, volonté, langage, action, moyens d'existence, application, mémoire et méditation pures, qui se ramènent en fait à trois éléments fondamentaux - la moralité (sila), la concentration (Samâdhi), obtenue par la pratique assidue de la méditation et qui permet à l'esprit devenu clair et lucide de transcender les passions et d'atteindre la sagesse (prajna), toute compréhensive, qui est parfaite sérénité et finalement nirvâna.

Si l'enseignement fondamental du Bouddha n'a pas subi d'altérations majeures depuis plus de deux mille cinq cents ans, il a donné naissance, au cours des siècles et au fur et à mesure de son expansion dans tout le continent asiatique, à une multitude d'écoles, reflétant son adaptabilité aux mentalités les plus diverses.

 

Publié dans Histoire du bouddhisme

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